Le Quotidien des
Marchés de l'Informatique
Supplément au n°983
Novembre 97
Coup
de projecteur sur... SANYO France :
"Logiciel gratuit cherche distributeur"
Malgré toutes les révolutions des technologies de l'information et de la communication (NTIC), la distribution, le classement et l'archivage de documents dans les entreprises en sont encore au stade des années 1950. SANYO FRANCE, qui développe depuis 1985 des solutions de classement et d'archivage, y voit "un des derniers domaines vierges encore susceptibles d'être innové par l'informatique d'entreprise". SANYO FRANCE présente cet automne la version 4.0 du logiciel WorkLIFT qui banalise la gestion électronique de documents (GEIDE) et la rend aussi facile à utiliser à partir d'un PC que Windows, aussi intéressante en monoposte à la maison ou au bureau qu'en version réseaux, aussi puissante qu'imaginable, depuis le courrier individuel jusqu'aux dizaines de milliers de documents à l'heure. A des tarifs défiant toute concurrence : du gratuit en utilisation privée à un amortissement rapide pour utilisateurs professionnels. Mais le concept doit se faire connaitre pour s'imposer. Explications avec ce "coup de projecteur".
L'invitation à prendre
gratuitement le logiciel WorkLIFT sur le site Web http://www.worklift.tm.fr
a donné lieu à quelques milliers de
téléchargements. Le logiciel a été distribué à
100.000 exemplaires gratuits sous forme de CD-ROM dans la
revue PC-MAG du mois de septembre (II ne s'agissait pas
d'un shareware en version bêta, mais da la version
opérationnelle) et l'opération a suscité en retour
quelques dizaines de commandes. Jakob SKOPICKI,
Président-Directeur Général, de SANYO FRANCE veut
aller plus loin. II l'explique dans une interview à QMI. QMI : Quelle est la particularité d'une solution de classement comme WorkLIFT ? J. SKOPICKI : Les machines d'archivage ont fait leur temps. Elles prenaient la place de trois tables et utilisaient des disques optiques 12 pouces pesant chacun 3 kilos et stockés dans des juke boxes. Elles étaient achetées plutôt par des clients qui ont l'habitude de dépenser l'argent des autres et n'étaient sûrement pas à la portée de toutes les bourses. L'apparition de standards de hard (années 1980) et de soft (années 1990), avec Wlndows, a un avantage : elle laisse prévoir l'avenir et permet de se rendre indépendant de tout matériel. II nous a été possible d'apporter une solution purement soft à un produit vécu au départ comme purement hard. II nous fallait proposer une solution pour des entreprises ou des particuliers qui dépensent leurs propres sous et pour toutes les personnes qui classent, c'est-à-dire essentiellement les secrétaires. On est parti, il y a quelques années, avec Workplace, un concept global gérant tout le travail de secrétariat. On s'est aperçu que, bien que très séduisant, le produit effrayait par son apparente complexité. On a ajusté le tir en développant WorkLift, un outil de travail pour les secrétaires, extrêmement complexe par ses rouages internes mais extrêmement simple d'utilisation. QMI : Quel est le marché visé ? J. SKOPICKI : C'est le marché du classement en entreprise. On ne parle pas d'archivage mais de classement. Quand les armoires sont pleines, on les enlève. Or, l'espace disponible pour l'archivage augmente plus vite que les documents archivés. La loi de Moore double l'espace disponible tous les 18 mois, la loi de Parkinson double l'espace recherché tous les 24 mois. Une fois que les courbes se sont recoupées, l'espace disponible augmente plus vite que la recherche d'espace pour classer. On aura assez de place et moins besoin d'archiver. QMI : En chiffres, combien cela représente-t-il ? J. SKOPICKI : Grosso modo, 15 % des dépenses administratives des entreprises. Combien cela fait-il de milliards ? C'est impressionnant. Attention, il s'agit là du marché potentiel, et non pas d'une prévision de chiffre d'affaires. |
QMI : Qui
sont vos concurrents ? J. SKOPICKI : Nous n'avons pas réellement de concurrent avec une vision globale. Nous avons un produit de loin en avance sur ce qui se fait. Nous avons surtout des confrères, comme Wang, comme Xerox, des gens qui viennent de la période disque optique, de l'imaging électronique, des gens complémentaires. Leur offre consiste à mettre sur !e disque. Nous, notre travail est de prendre du disque. Sur le Forum de la GEIDE, vous voyez des produits qui ont des points communs, comme chez Xerox, avec les scanners, les logiciels de reconnaissance de caractères, les logiciels de mise en forme. Nous souffrons d'absence de concurrence réelle, ce qui nous force à mettre en place une politique commerciale originale. Nous donnons le produit gratuitement, sous une forme très légèrement bridée. II faut que le produit soit reconnu. Ce que nous essayons de provoquer, c'est que les gens qui utilisent le produit chez eux, pour leurs besoins personnels, importent leur méthode de travail dans les entreprises. Voilà le but poursuivi. QMI : Quel chiffre d'affaires espérez·vous à terme ? J. SKOPICKI : II est encore trop tôt pour le dire. Les seuls chiffres que je puisse donner avec certitude sont les suivants. D'une part, le placement du logiciel dans les entreprises représente pour l'instant quelques centaines de milliers de francs par mois, c'est trop peu. D'autre part, nous avons mis plus de 15 MF dans le développement du logiciel. C'est bien parce que nous pensons que cela va rapporter. QMI : Dans quels délais. à votre avis ? J. SKOPICKI : Nous touchons à l'organisation des entreprises, aux habitudes qui évoluent extrêmement lentement. Le responsable d'une grande entreprise informatique, assis à votre place, a décidé d'équiper toutes ses implantations européennes du logiciel WorkLIFT. II nous a dit qu'il allait se passer un an et demi entre la décision et l'implémentation généralisée. Les laps de temps sont considérables. QMI : Quel message souhaitez-vous faire passer à nos lecteurs ? J. SKOPICKI : Je recherche des partenaires pour distribuer gratuitement mon logiciel. Je cherche des fabricants et des distributeurs qui puissent le mettre avec leurs scanners, leurs disques durs, leurs logiciels, en vue de populariser le concept. Nous avons aussi un avantage : le logiciel est écrit non seulement en français mais aussi en anglais et en allemand (il sortira en 1998 en japonais, en espagnol et en italien). Nous pouvons donc parfaitement travailler avec des sociétés multinationales et des environnements multilingues. |
"Mettez des
armoires dans votre PC", "J'arrive au bureau, j'ouvre le courrier et je glisse la première lettre dans le scanner. Mon PC me dit : Photocopie? Classement? Envoi sur le réseau? Retouche (photo)? Reconnaissance de caractères? Résolution? Recto·Verso? Je donne un nom au document. La machine le numérise. J'applique mes critères de classement habituels en remplissant les champs armoire, étagère, classeur, chemise. Le document est compressé pour gagner de la place sur le disque dur. II est rendu aussi lisible que s'il avait été encrypté. WorkLIFT classe tous fichiers présents sur l'ordinateur : texte, images couleur, radiographies, films et sons. AUTOMIZOR classe les documents édités en grand nombre, les factures émises à plusieurs milliers d'exemplaires par jour. Un seul paramétrage suffit. Le produit sera proposé aux distributeurs de micro-informatique et aux conseillers en organisation : jusqu'alors, l'expert comptable ne proposait rien pour le classement, pourtant fondamental". |
SANYO FRANCE SANYO FRANCE n'est pas une filiale de SANYO. Fondée en 1971, elle a négocié la possibilité exceptionnelle de prendre le nom de sa marque, selon Nathalie ROZENBERG, responsable des relations presse. La société a d'abord fabriqué des calculettes, d'où son nom : SANYO FRANCE CALCULATRICES ELECTRONlQUES (SFCE). Avec le boom simultané de la hi-fi et de l'informatique, elle a laissé l'une et s'est concentrée sur l'autre, en se diversifiant dans les machines à dicter et les télécopieurs, l'énergie (piles et batteries) et les caisses enregistreuses. Parmi les milliers de produits fabriqués par SANYO au Japon, SFCE a choisi en particulier de commercialiser des produits d'organisation de bureau. Lorsque le produit requis manque chez SANYO, SFCE le cherche ailleurs, le fait fabriquer (comme les ordinateurs de bureau commercialisés sous le nom de SANCO) ou le crée elle-même : ce fut le cas des systèmes d'exploitation SAN-LAN et c'est encore le cas aujourd'hui de WorkLIFT. SFCE, qui a son siège à Antony (Hauts-de-Seine) et un effectif de 60 personnes, est une SA au capital de 25 MF. Elle a réalisé en 1996 un CA de 76 MF. Son PDG est Jakob SKOPICKI. |
Revues de Presse
| Communiqués
[
|
]